Notre univers matériel est et n'est que la conséquence de l'atomisation du Verbe dont chacune de ses particules - jusqu'à l'être pensant - sait, pour le moins confusément, qu'il fait partie de l'ensemble. Au fil des âges - et je parle ici en ce qui concerne le monde des humains - ceux qui ont pressenti en premier ce 'phénomène' l'ont mythifié en le parant d'une légende apte à sa compréhension par le plus grand nombre car il était indispensable pour eux de diffuser "l'idée de Dieu". C'est ainsi que l’Ecole biblique de Jérusalem, dans son ‘Introduction au Pentateuque’ – Editions du Cerf – nous dit que les faits sont énoncés "
en un style simple et imagé qui convenait bien à la mentalité d'un peuple peu cultivé ".
Un tel propos choque dans un livre dit 'saint', et surtout de nos jours, mais il se comprend quand on le place dans son contexte tel qu'il a été présenté ci-dessus.
Il s'ensuit que toutes les religions à travers le monde, quelles qu'elles soient et quelques divergentes qu'elles puissent paraître entre elles, ont la même origine et sont issues de la même 'vérité'. Leurs différences sont dues aux temps et aux lieux de leur initiation ainsi qu'à la nature des populations qui l'ont reçue. (1)
Mais qui est "Verbum", le Verbe ? Que sait-on de lui ? A-t-il un autre nom ? Eh bien, oui ! Verbum est l'ante-big-bang, c'est aussi Ylem, la fameuse particule originale dont Wikipédia nous dit : "
Ylem est le nom donné par Aristote à la substance fondamentale d’où procédait toute matière. Le terme a été repris au xxe siècle par George Gamow (physicien d’origine russe émigré aux États-Unis en 1936) pour désigner l’œuf primordial, la gouttelette de matière condensée d’une densité et d’une température extrêmement élevées qui, d’après Georges Lemaître (chanoine et cosmologiste belge), aurait donné naissance à l’univers. Ces considérations préludent à l’actuelle théorie décrivant la genèse de l’univers, le Big Bang."
Hélas ! la révélation de ce nom ne figure dans aucun livre dit saint, et le peu que l'on en sait est sujet à de nombreuses interprétations ! Toutefois un indice troublant figure dans le livre de l'Exode, référence sérieuse pour les monothéistes (judéo-chrétien, témoin de Jéhovah, islamiste), au chapitre 3, verset 14 où l'on apprend que Moïse, ayant demandé à Dieu comment il fallait l'appeler, aurait eu pour réponse :
- selon la Bible de Jérusalem : Je suis celui qui est,
- selon la Bible de Segond : Je suis celui qui suit,
- selon Osty et Trinquet : Je suis qui je suis,
- selon Les saintes Écritures : Je me révélerai être ce que je me révélerai,
- selon la Bible de Chouraqui : Je serai qui je serai.
Une telle variété est l'indice d'une traduction imparfaite et non encore résolue à ce jour. Toutefois, l'explication de la difficulté à trancher entre les variantes '
ce que je suis,
celui qui est, etc.' ne se trouverait-elle pas dans ce qu'aurait pu paraître inconcevable une réponse aussi limpide que :
Je suis ce qui est (sous-entendu :
TOUT ce qui est) ? Mais les divers interprètes à travers les âges se sont ingéniés à rester au plus proche de l'idée préconçue qu'ils avaient d'un Dieu. Et pourtant, la Bible de Jérusalem avec son : "
Je suis celui qui est " est bien proche de : "
Je suis ce qui est !" (2)
Pour conclure, l'hypothèse de l'atomisation du Verbe originel et donc de la nature de tout ce qui nous entoure - y compris de l'homme lui-même - incite à croire qu'il ne saurait y avoir d'athée au sens absolu du terme ; il n'y a que des croyants ou des agnostiques. Enfin, pour renchérir sur le pape Jean-Paul II qui déclara dans son "Nouveau Catéchisme de l'Eglise Catholique" : '
Le désir de Dieu est inscrit au cœur de l'homme', je dirai : '
Dieu est dans notre ADN' et je n'en voudrai pour preuve, si petite soit-elle : qu'en raison de son origine - son essence et sa constitution - tout homme, croyant déclaré ou non, aspire au sacré et cette inclination se manifeste par son appétence pour les arts, notamment musicaux en raison de leur immatérialité harmonieuse... C'est sa façon à lui, qu'il le veuille ou non, de se rapprocher du Verbe, du Verbum, d'Ylem !
Cela peut-il suffire ?
(1) Concernant les mythes primitifs :
viewtopic.php?f=49&t=1368#p19018(2) Il serait intéressant qu'un paléontologue se penche sur les textes hébraïques anciens afin de nous assurer qu'une confusion est bien possible entre '
je suis celui qui est' et '
je suis ce qui est', sous-entendu : 'je suis
TOUT ce qui est', ce que je crois confusément car d'instinct, mais...